D'où je parle
Je m'appelle Julie Tessuto et je suis devenue conférencière gesticulante à l’été 2017. Alors que mon projet professionnel ne faisait plus sens pour moi – j’étais en pleine rédaction d’une thèse de sociologie politique – la formation Mont ta Conf donnée de mars à juin 2017 à Bruxelles par le Collectif La Volte m’a permis d’engager un virage professionnel et personnel.
Le sexisme et la culture patriarcale je la vivais, je la lisais, mais seule dans mon coin. Cette formation est l’aboutissement d’une prise de conscience de la domination masculine systémique présente dans nos sociétés et d’une émancipation personnelle. Surtout elle est le début d’un engagement militant féministe vers la création de prises de pouvoir individuelles et collectives.
Je suis aujourd'hui éducatrice en santé sexuelle et en prévention des violences sexuelles. Après des expériences salariées dans l'éducation populaire non-mixte, l'accompagnement de femmes victimes de violences ainsi que dans l'aide aux victimes (notamment femmes victimes de violences conjugales et accompagnement des mineurs), je développe ce projet qui me tient à coeur, et dont la conférence gesticulée devient un outil parmi d'autres pour sensibiliser et éduquer à la prévention des violences sexistes et sexuelles et à l'égalité fille-garçon.
N'hésitez pas à me contacter par mail et à consulter mon site internet EducSexPrevention.
Le savoir situé est important puisqu'il permet à celle ou celui qui parle d'expliciter* d'où iel parle.
*Expliciter d'où l'on parle signifie nommer les parcours, les origines sociales, les expériences, et plus globalement ce que nous sommes socialement.
Pourquoi ? Parce que nous sommes toutes et tous pris dans des rapports de force et de domination. Les expliciter c'est :
1) en prendre conscience, 2) reconnaître la domination systémique dont l'autre est victime.
Le but est de permettre à celleux qui écoutent une personne ou lisent un ou une auteur.rice, d'appréhender certains biais, certains manquements dans son discours. Nous sommes socialement situé.e.s et nous jouissons de certains privilèges par exemple, ou au contraire nous subissons des discriminations systémiques et systématiques.
La neutralité n'existe pas et tout point de vue est subjectif. Expliciter tout cela rend le propos davantage objectif.
1/ Du fait de ce que je suis, de mon vécu, ma réalité appréhendée n'est pas LA réalité
2/ Cela permet de mettre à jour certains rapports de force dans lesquels je suis de fait impliquée, et des privilèges dont je jouis.
C'est pourquoi il est important pour moi ici de préciser que je suis une femme*, hétérosexuelle, d'une trentaine d'années, mère d'une petite fille et que je ne vivrai jamais de racisme de part ma couleur de peau. J'ai grandi dans un milieu bourgeois mais n'ai pas suivi l'ascension sociale qui m'était promise.
*Je suis cisgenre = qualifie une personne dont l'identité de genre (et l'expression de genre) est relativement en adéquation avec le rôle social attendu en fonction du genre assigné à la naissance (https://www.genrespluriels.be/)